Mook 1944 n°01/2019 (Weyrich, 2019)

Voilà une belle initiative de Weyrich Edition sous la houlette de Hugues WENKIN. Tout d’abord, il faut saluer ce lancement de Mook 1944, une nouvelle revue de grande qualité sur la Seconde Guerre mondiale et dans un format quelque peu décalé… pour une revue. En effet, la format est hybride car il se présente plutôt comme un livre broché contenant plusieurs articles illustrés de photos et de cartes dans une mise en page dynamique. Le côté “recueil” n’est pas nouveau à proprement parlé dans le monde littéraire (voir par exemple Stratégique autrefois publiée par la Commission Française d’Histoire Militaire – CFHM – chez Economica). Ni le côté largement illustré avec une maquette moderne (voir la collection Maîtres de guerre chez Perrin). Mais le concept est ici poussé jusqu’au bout sous le vocable “Mook” combinaison des mots “Magazine” et “Book”.

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Le constat, que nous partageons amplement, est qu’il existe encore une demande, un intérêt, d’en savoir plus la Seconde Guerre mondiale et de profiter des avancées historiques liées au recul du temps et à l’ouverture des archives. Dans un monde où le numérique favorise l’accès facile à des téraoctets de données – pas toujours exactes, mais il en de même pour nombre de livres et revues -, la papier a encore un bel avenir à condition de se renouveler.

En effet, les yeux peuvent basculer facilement du texte aux images et inversement. Beaucoup plus difficile sur une tablette, un téléphone mobile ou un ordinateur. Dans son lit, dans un fauteuil, dans le train, sur le plage, au bord de la piscine, le livre peut se promener partout. Et il est parfois bien agréable de reposer ses yeux et son cerveau des écrans qui nous inondent…

Sur le fond, ce premier numéro se concentre sur la bataille des Ardennes, un peu normal compte tenu de l’ancrage des initiateurs du projet. Et plus particulièrement sur la période qui précède le siège de Bastogne.

Deux articles miroirs mettent en valeur la volonté absolue d’Adolf HITLER pour monter et mener l’opération Wacht am Rhein, seul contre tous, tandis que Dwight D. EISENHOWER apparaît comme le grand vainqueur de la bataille des Ardennes par la justesse de ses premières décisions tant d’un point de vue organisationnel qu’opérationnel quand il apprend le déclenchement de l’offensive allemande. Mais le plus important dans ces pages est la vision globale du conflit et de ses conséquences qu’elles apportent. Bien vu donc de ne pas retenir que le seul succès américain mais de faire réaliser aux lecteurs que le retard pris par les Alliés occidentaux favorise la mainmise de l’URSS sur l’Est de l’Europe en pesant lourdement sur la conférence de Yalta qui ne peut que s’appuyer sur les positions militaires alors atteintes par les deux camps alliés.

Passionnants aussi sont les deux articles consacrés à la course à Bastogne. D’un côté, le sacrifice retardateur des Américains (28th US Infantry Division et éléments de la 10th US Armored Division) et de l’autre les déboires de la 130. Panzer-Lehr-Division. La scène est prête pour l’arrivée de la 101st US Airborne Division

Les autres éléments de ce numéro recèle quelques pépites comme l’article sur les conditions de lancement des premiers V2 ou la narration de son Histoire par l’armée américaine dont production littéraire oriente la vision de la Seconde Guerre mondiale pendant plusieurs décennies (voire encore aujourd’hui pour les auteurs paresseux).

Alors livre ou magazine, peu importe, les quelques deux cent pages se dévorent avec un plaisir non dissimulé .

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