39/45 Magazine n°353 (Heimdal, 2019)

Ce numéro d’hiver de 39/45 Magazine propose la première partie d’une étude sur la bataille de Saint-Vith lors de la contre-offensive des Ardennes en décembre 1944. Comme à son habitude, son auteur Hugues WENKIN prend du temps pour poser le décor et les acteurs. L’Histoire retient de cet épisode que la 106th US Infantry Division se fait encercler et voit certaines de ses composantes capituler en rase campagne. Incompétence, lâcheté, couardise ? Il faut dire que ses hommes sont des novices qui viennent juste de débarquer en France et de monter en ligne. Il y a mieux comme baptême du feu…Cependant, non seulement, les Américains se battent bien, ils résistent. L’erreur qui amène à la catastrophe est liée à un enchaînement de décisions de commandement basées sur d’informations erronées. Un bon exemple de frictions, d’importance du « command & control ». Côté allemand, c’est probablement un des plus beaux succès de l’offensive, en tout cas hautement symbolique. Cela dit, il en faut du temps pour venir à bout des Américains malgré un rapport de force ultra favorable et un positionnement géographique des plus hasardeux pour les GI’s. En fait, c’est une cruelle illustration des manquements allemands durant cette bataille. Perte de temps, manque d’inspiration, faiblesse tactique, erreurs de commandement… La vista de 1940 n’est définitivement plus de mise à la fin du conflit.

Le contraste est en effet frappant avec la première année du conflit. Les quelques clichés réunis pour illustrer les combats sur la Loire (Chalonnes, Gennes, Loudun, Gien, Sully-sur-Loire, Cosne-sur-Loire, Loury) en écho au tome 4 du Mémorial de la bataille de France montrent bien l’ampleur de la victoire d’alors.

Le Mur de l’Atlantique est abordé sous deux aspects. Le premier illustre la débauche de moyens utilisés par les Alliés pour freiner sa construction et anéantir les obstacles propres à empêcher le Débarquement avec comme illustration les bombardements sur la Pointe du Hoc avec un zoom sur les appareils successivement engagés (Douglas A-20 Havoc, Martin B-26 Marauder, Boeing B-17, De Havilland Mosquito, Avro Lancaster) et les différentes opérations menées entre le 15 avril et le 6 juin 1944. Le second s’attarde sur la batterie de Raversijde qui défend le port d’Ostende. En introduction, un bref historique rappelle l’impulsion finalement assez tardive à la fortification des côtes à l’Ouest de l’Europe. L’article comprend également un aperçu du quotidien des hommes de la Marine-Artillerie-Abteilung 204, de ses installations de vie, de la Libération de la Belgique. Les illustrations font largement appel à des clichés contemporains à l’article mettant en valeur l’Openlucht Atlantikwall Museum de Raversijde.

Dans la série sur les sous-marins allemands, l’article du numéro concerne l’U-570 qui a le triste privilège de se rendre à l’ennemi sous le coup d’une attaque aérienne. L’enchaînement des faits et des décisions qui provoquent ce résultat sont bien décrits. L’utilisation du submersible faite ensuite par les Britanniques est aussi intéressante.

La revue complète son lot de témoignages avec celui d’un tankiste de la SS-Panzer-Grenadier-Division Totenkopf lors des combats de l’hiver 1942/1943 avec les combats pour Kharkiv en point d’orgue et celui d’un parachutiste britannique lors du raid sur Bruneval dont le parcours est significatif de l’engagement britannique dans la première moitié du conflit. Il faut à cette occasion saluer le remarquable travail de mémoire réalisé par Nicolas BUCOURT pour individualiser ces hommes dont l’Histoire retient les faits d’armes mais peu les noms et visages.

Enfin, la présentation d’objets du III. Reich au travers de deux articles illustrés de magnifiques, comme toujours, reproductions en couleurs et en grand format grâce à la maison de vente aux enchères Hermann Historica. Au menu, les insignes de sport dont les premiers exemplaires remontent à 1912 (soit bien avant le nazisme), un talisman en argent offert par Heinrich HIMMLER à Michael WITTMANN, un insigne de pilote de planeur, différents objets issus du NS-Fliegerkorps, des insignes croates ainsi qu’un insigne de la cellule de la NSDAP-Ausland-Organisation de Shangaï. Bref, comme les numéros précédents, les objets valent le détour ne serait-ce que pour réaliser la prégnance de la symbolique nazie dans le quotidien allemand. La diversité et l’omniprésence de ces objets parlent bien plus que de longs textes…

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