AceS n°8 (Heimdal, 2018)

Trois as de l’aviation militaire sont au menu de ce numéro d’AceS : l’Allemand Heinz BÄR, le Français René FONCK et le Néo-Zélandais Edgar KAIN.

Débutant sa carrière opérationnelle dès septembre 1939 sur Bf 109, Heinz BÄR traverse toute la Seconde Guerre mondiale qu’il termine aux manettes de Me 262 et à la tête du Jagdverband JV 44 à la suite d’Adolf GALLAND. Crédité d’un palmarès éloquent de deux-cent-vingt-et-une victoires, dont plus de la moitié obtenues à l’Ouest, c’est un pilote brillant qui survit au conflit pour mourir dans un accident d’avion le 28 avril 1957 en testant l’un des prototypes de l’étonnant Langsamflugzeug LF-1. L’article décrit son parcours militaire qui offre finalement un aperçu de la grandeur et de la chute de la Luftwaffe des jours de gloire du début du conflit, à l’opération Barbarossa, en Tunisie avant de combattre les bombardiers et chasseurs alliés en France puis en Allemagne. Au-delà des exploits militaires, les problématiques de burn-out sont évoquées et avec elles l’attitude constructive ou non de certains de ses chefs, et pas les moins célèbres. De la difficulté de gérer et de ménager les talents, soumis à des très fortes contraintes et parfois au bord de la rupture. L’article est complété par la présentation du kit du Me 262 A-1 de Hobby Boss.

La vie de René FONCK est une plongée de l’ancien monde. Issu d’une famille modeste, il s’illustre avec soixante-quinze victoires lors de la Première Guerre mondiale avant d’être victime des vicissitudes du drame français et européen qui se prépare sur des braises non éteintes, attisées par l’essor du capitalisme et du communisme qui montent en puissance sur les débris de l’ancien ordre européen. Ayant noué des relations d’ancien combattant avec ses anciens ennemis, notamment Ernst UDET et Hermann GÖRING, il s’implique auprès du Maréchal PETAIN et utilise ses relations allemandes pour essayer de nouer des liens pour défendre le point de vue de la nation vaincue. Engoncées dans les troubles relations de Vichy, il doit se retirer victime des luttes intestines du régime entre collaborationnistes convaincus et ceux qui essayent de préserver ce qui peut l’être malgré la défaite et l’Occupation. Il aide une famille juive Paris, ce qui lui vaut d’être interné par les Allemands, il semble apporter une aide discret à quelques relations engagées dans la Résistance. Arrêté également à la Libération et emprisonné un peu plus de trois mois, il est échappe cependant aux excès de l’Epuration avant de vivre dans l’anonymat jusqu’à sa mort. Un destin finalement bien français de cette époque, héros d’une guerre, paria d’une autre…

AceS la bonne idée de lever le voile sur le parcours d’Edgar KAIN, Néo-Zélandais qui s’engage dans la RAF et aborde les premiers mois de la Seconde Guerre mondiale aux manette d’un Hawker Hurricane. Sa passion de l’air et de l’acrobatie le tuent, puisqu’il meurt d’un accident le 7 juin 1940 en volant réaliser quelques acrobaties avant de quitter la France pour retourner en Grande-Bretagne… Brisé par la fougue et l’insouciance de la jeunesse.

Sommaire :

AceS actualités
Le courrier des lecteurs d’AceS
Jan BOBEK, Heinz “Pritzl” Bär ou la grandeur d’un pilote intègre, in AceS n°8 (Heimdal, 2018)
Bruno PAUTIGNY, “Schwalbe”, Messerschmitt Me 262 A-1, in AceS n°8 (Heimdal, 2018)
Claude THOLLON-POMMEROL, René Fonck, l’As des As, in AceS n°8 (Heimdal, 2018) : article de vingt-huit pages sur René FONCK, as français de la Première Guerre mondiale aux soixante-quinze victoires homologuées, sa reconversion politique et aéronautique durant l’Entre-Deux-Guerres, son amitié avec Ernst UDET son ancien ennemi et son rôle durant la Seconde Guerre mondiale notamment auprès de Philippe PETAIN et contre François DARLAN – Photos.
Many SOUFFAN, Edgar James “Cobber” Kain, Cobbaire, l’ami de la France, in AceS n°8 (Heimdal, 2018)