Batailles & Blindés n°87 (Caraktère, 2018)

C’est un sommaire particulièrement riche et intéressant que propose ce numéro de Batailles & Blindés des Editions Caraktère, preuve encore une fois qu’il reste à la fois beaucoup à découvrir sur la Seconde Guerre mondiale (y compris son avant comme son après) et à réanalyser de façon plus critique.

Après Koursk (cf. 39/45 Magazine n°351 et Koursk, 1943), c’est autour d’une figure de l’arme blindée allemande de faire les frais du renouvellement des connaissances. Heinz GUDERIAN a été porté dans l’après-guerre par le récit de ses mémoires. Même si elles sont passionnantes car riches d’anecdotes et de témoignages de première main, il n’en demeure pas moins que son propre auteur a cherché à bâtir une image, se donner le beau rôle et à minorer sa compromission avec le régime hitlérien. La première partie de l’étude que lui consacre Batailles & Blindés se penche uniquement sur la période d’avant-guerre. Son rôle au cours du premier conflit mondial est peut-être moins étincelant que pour d’autres, mais il développe une expertise dans les transmissions alors en plein essor. Il se montre néanmoins très bûcheur et affiche déjà des bonnes qualités tactiques. La défaite est un traumatisme pour lui et il s’engage dans les corps francs. Episode passé sous silence dans ses mémoires, l’article rappelle qu’il est affecté à l’Eiserne Division qui se rend coupables de crimes dans les pays baltes et notamment à Riga. Mis au ban de l’armée allemande, il sauve sa peau et rejoint le service d’Oswald LUTZ en charge des transports et qui prépare de fait la motorisation de l’armée allemande. Loin d’être l’oeuvre d’Adolf HITLER, la Wehrmacht de 1935 s’appuie sur des initiatives et la volonté, dès le Traité de Versailles signé, de préparer le futur malgré les contraintes imposées par les Alliés. GUDERIAN recolle au train assez tardivement mais parvient à se faire passer pour un visionnaire et le leader de l’arme blindée allemande grâce notamment à ses mémoires. Quitte à écraser certains acteurs ou à minorer leur rôle. Il est vrai que le prestige de Sedan fait ensuite de lui une autorité incontestable aux yeux du monde.

Une autre figure mythique de la Seconde Guerre mondiale est aussi présente dans ce numéro. Il s’agit de George PATTON et de son rôle, réel lui, dans la création des premières unités blindées américaines qui s’illustrent à Saint-Mihiel puis en Argonne. A compléter avec la très bonne biographie de Benoît RONDEAU sur cette véritable bête de guerre qu’est PATTON.

Trois sujets opérationnels sont également étudiés et sortent quelque peu des sentiers battus : l’engagement de de la Sturmgeschütz-Abteilung 226 lors des premiers jours de l’opération Barbarossa en 1941, la poche de Mons en septembre 1944 qui montre que le repli des troupes allemandes vers les frontières du Reich après la Normandie n’a pas été facile (même après avoir franchi la Seine), la fin de la schwere Panzerjäger-Abteilung 654 dans la poche de Colmar en 1945. Certes, c’est du blindé allemand en majorité, mais loin des combats habituellement traités.

La guerre en ex-Yougoslavie suite à l’écroulement de l’URSS et à l’implosion du bloc de l’Est fait resurgir maintes blessures directement issues des rivalités de la première moitié du XXème siècle. Ce long conflit à l’image des heures les plus sombres qu’a connu l’Europe voit aussi l’engagement de matériels directement issus de la Seconde Guerre mondiale dont elle est un soubresaut : le T-34/85. De quoi proposer de beaux clichés de couleurs de ces chars plus habituellement connus par les photos en N&B issues de la guerre…

Sommaire :

Boutique :

 Caraktere 2015 TIRONE Laurent Panzer Encylcopedia       


www.3945km.com – Des origines aux conséquences de la Seconde Guerre mondiale, un siècle d’histoire militaire planétaire !

 

 

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.