L’histoire militaire ne peut se résumer aux seuls combats et ne peut faire fi ni de l’avant, ni de l’après. Ce numéro de Normandie 1944 Magazine illustre parfaitement l’étendue du spectre éditorial que doit proposer aux lecteurs les revues spécialisées.
La Seconde Guerre mondiale a vu beaucoup d’innovations technologiques et doctrinales. Mais le progrès ne s’est pas limité en ces seuls domaines. En témoigne l’article sur l’enjeu de la logistique permettant aux services des santé alliés de transfuser les blessés. La médecine de guerre se modernise, se complexifie. Elle prend une importance de plus en plus importante dans les armées occidentales. La Seconde Guerre mondiale annonce ainsi les conflits contemporains où une attention de plus en plus grande est portée en amont à la préparation physique et psychologique des militaires en complément des seuls rudiments purement militaires ainsi que la médecine de guerre cherchant de plus en plus à sauver et à réparer. La logique du zéro mort dans ses propres rangs est encore loin, mais la volonté de limiter les pertes définitives est déjà présente chez les Alliés.
Inaugurant une série de trois articles sur la destinée des matériels laissés sur le champ de bataille (cf. Normandie 1944 Magazine n°15 et Normandie 1944 Magazine n°16), ce numéro s’intéresse plus particulièrement au dépôt établi à Saint-Lambert-sur-Dives après les combats. Regroupant nombre d’épaves entassées dans la poche de Falaise-Trun-Chambois quand la 7. Armee s’échappe des pinces alliées, il contient un véritable bestiaires des matériels roulants, blindés et d’artillerie allemands engagées à l’époque. A noter une très belle carte des engins entassés surimprimée sur une vue aérienne, le tout sur deux pages.
L’article sur la compagnie Scamaroni rappelle le rôle actif de la Résistance dans les combats de la Libération. Il brosse quelques parcours de ces héros qui très tôt choisissent leur camp, refusent la défaite et la collaboration. Sans oublier de mentionner le rôle de quelques Polonais qui ont tout perdu suite à l’invasion de leur pays en 1939 et qui continue de résister, mais en France cette fois-ci.
Egalement original, l’article sur la gestion de la plage de Juno Beach des premières heures du Débarquement à la fin du mois d’août par le Beach Group 8. Là aussi, la guerre n’est pas qu’une question de combat.
Dans la série des légendes issues de la guerre, mais pas toujours réelles, celle de l’abordage d’un Panzer VI Ausf. B Königstiger de la schwere Panzer-Abteilung 503 par un M4 Sherman de la 11th Armoured Division lors de l’opération Goodwood est remise en question… A découvrir.
En amont de Saint-Lô, la crête de Martinville voit s’opposer les parachutistes de la 5. Fallschirmjäger-Division et les GI’s de la 29th US Infantry Division. Histoire de ne pas oublier que la bataille de Normandie est aussi une affaire de fantassins…
Enfin, la domination aérienne au-dessus du champ de bataille alliée est l’une des clefs de la victoire. Ce numéro revient sur l’organisation de la 2nd Tactical Air Force avec un focus plus particulièrement sur l’un des terrains d’aviation alliés implantés dans la tête du pont (B2 Bazenville).
Sommaire :
Stéphane JACQUET, Le 5 Royal Berkshire Regiment à Bernières-sur-Mer du 6 juin au 26 août 1944, in Normandie 1944 Magazine n°14 (Heimdal, 2015) : article de douze pages richement illustré sur l’une des composantes du No. 8 Beach Group lors du Débarquement sur Juno Beach et la gestion de plage au cours de la bataille de Normandie – photos, reproductions couleurs d’objets d’époque.
Jean-Charles STASI, Les alliés et la transfusion sanguine en Normandie, in Normandie 1944 Magazine n°14 (Heimdal, 2015) : article de douze pages sur l’essor de transfusion sanguine à partir de la Guerre d’Espagne et la logistique mise en place par les Anglais et les Américains pour alimenter leurs services de santé en Normandie des réserves de sang nécessaires aux soins avec pour illustration de l’attention portée l’acheminement par obus de poches aux soldats encerclés de la 30th US Infantry Division opposée à l’opération Lüttich à Mortain – photos, reproductions couleurs d’objets d’époque.
Vincent DUSSAUTOUR, La compagnie Scaramoni en renfort des alliés pour libérer Caen, in Normandie 1944 Magazine n°14 (Heimdal, 2015) : article de dix pages sur le rôle de la résistance française en Normandie et plus particulièrement de la Compagnie Scaramoni lors des combats pour Caen – photos, reproductions couleurs d’objets d’époque.
Georges BERNAGE, Sherman contre Tiger II, le lieutenant Gorman a-t-il menti ?, in Normandie 1944 Magazine n°14 (Heimdal, 2015) : article de six pages analysant l’épisode les faits qui aboutissent à un Panzer VI Ausf. B Königstiger de la schwere Panzer-Abteilung 503 et un M4 Sherman de la 11th Armoured Division à s’encastrer l’un dans l’autre au moment de l’opération Goodwood – photos.
François ROBINARD, Organisation de la RAF sur le continent, la 2nd Tactical Air Force en Normandie, B2 Bazenville, in Normandie 1944 Magazine n°14 (Heimdal, 2015) : article de dix-sept pages sur le terrain avancé d’aviation B-2 installé à Bazenville – photos, reproductions couleurs d’objets d’époque, profils couleurs.
Jean-Luc CAYEZ, Crête de Martinville, haut lieu des combats pour Saint-Lô, in Normandie 1944 Magazine n°14 (Heimdal, 2015) : article de douze pages sur les combats acharnés opposant la 3. Fallschirmjäger-Division à la 29th US Infantry Division pour Martinville en préalable à la prise de Saint-Lô – photos, reproductions couleurs d’objets d’époque.
Frédéric DEPRUN, Le matériel allemand capturé (1ère partie), le dépôt de Saint-Lambert-sur-Dives, 1944-1947, in Normandie 1944 Magazine n°14 (Heimdal, 2015) : article de vingt-quatre pages décrivant le nettoyage du matériel allemand capturé notamment dans la poche de Falaise/Trun/Chambois et stocké après les combats dans le dépôt de Saint-Lambert-sur-Dives pour être démilitarisé et ferraillé – photos, reproductions couleurs d’objets d’époque.
Bibliothèque bataille de Normandie
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