Objectif Hillman, le Wn 17 face aux assauts du 1st Suffolk (OREP, 2017)

Si le Débarquement le 6 juin 1944 est un indéniable succès allié, quelques grains de sable se sont glissés et vont peser très lourd dans la suite de la bataille de Normandie. Sur Sword Beach comme sur la plupart des zones d’assaut à l’exception d’Omaha Beach, les unités prennent pied relativement facilement et peuvent entamer leur progression vers l’intérieur des terres. Le Mur de l’Atlantique (Atlantikwall) est percé. Il ne réussit ni à bloquer les Alliés sur les plages, ni à causer des pertes telles que la tête de pont serait sous la menace de la moindre contre-attaque allemande.

Recension

L’un des échecs les plus importants de ce jour est l’incapacité des Britanniques à s’emparer de Caen le 6 juin, voire le 7. Les renforts allemands et notamment la 12. SS-Panzer-Division Hitlerjugend s’accrochent à la ville. Prendre impérativement, tout comme la tenir, devient l’obsession de chaque camp et conditionne jusqu’à fin juillet l’ensemble des opérations militaires.

Pourtant, tout avait bien commencé pour les Britanniques : la capture de Pegasus Bridge, le développement de la tête de pont aéroportée à l’est de l’Orne, le débarquement sur Sword Beach, la jonction des troupes débarquées avec celles parachutées… Pourtant, deux points de résistance allemands en peu arrière de la côte vont casser la dynamique et l’élan britannique. La 716. Infanterie-Division a positionnée l’une de ses batterie d’artillerie hippomobile sur le Widerstandsnest Wn 16 Colleville-sur-Orne Morris (2./Artillerie-Regiment 1716) et a positionné l’état-major de l’un de ses deux régiments sur le Widerstandsnest Wn 17 Colleville-sur-Orne Hillman (Infanterie-Regiment 736). Toute la journée du 6 juin 1944, ce dernier résiste aux assauts de la 3rd (United Kingdom) Infantry Division appuyé par quelques chars de la 27th Armoured Brigade. Le point d’appui ne se rend que le lendemain matin. Sa résistance est l’un des faits qui amènent les Britanniques à trop de prudence et à laisser passer l’occasion de s’emparer de Caen alors que la ville n’est plus réellement défendue, la 716. Infanterie-Division ayant été totalement disloquée sur la côte et la 21. Panzer-Division écartelée entre la tête de pont aéroportée et sa tentative de percée jusqu’à Luc-sur-Mer.

C’est donc l’histoire de ce point d’appui et des combats pour sa prise que nous relate ce livre. S’appuyant sur des très nombreux témoignages des deux camps ainsi que de civils normands, le lecteur suit pas à pas le décor se mettre en place (d’un côté la construction du point d’appui, de l’autre les préparatifs du Débarquement), les combats proprement dits, le dénouement. Largement illustré de photos d’époque, l’ouvrage propose également de très nombreux clichés en couleurs de la position plus de soixante-dix ans après les faits grâce au remarquable travail de restauration et d’entretien de l’association des Amis du Suffolk Regiment.

Un livre à la croisée de l’histoire locale et de la grande Histoire qui montre de façon très vivante que chaque être joue un rôle qui peut être décisif et peser bien au-delà de son environnement immédiat sur le destin du monde et de milliers de personnes.

Sommaire

  • Préface
  • Introduction
  • Les forces en présence
  • Objectif Hillman
  • Les amis du Suffolk Regiment, les gardiens de la mémoire

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