C’est avec une grande honnêteté intellectuelle que l’éditeur prévient les lecteurs que ce numéro est une version remaniée et enrichie du hors-série n°4. En tout cas, le sujet et la mise en page méritent de se replonger dans cette bataille titanesque que fut Stalingrad, ce symbole des combats urbains modernes qui se met progressivement en place alors que la ville n’est pas l’objectif prioritaire de l’opération Fall Blau, l’offensive d’été allemande de 1942 en URSS.
Après avoir replacé la situation stratégique et opérationnelle des différents protagonistes au sortir de l’hiver 1941/1942 qui marque le premier revers sérieux subi par l’armée du III. Reich depuis le commencement de la Seconde Guerre mondiale et plus globalement depuis le début de la politique expansionniste et agressive entreprise par Adolf HITLER, ce numéro présente les enjeux et le déroulement des combats de l’été. L’Armée Rouge est encore une fois défaite. Mais comme en juillet 1941 quand l’opération Barbarossa battait son plein et quand l’avance allemande semblait irrésistible, les premiers grains de sable commencent à apparaître. La constance stratégique se fissure aussitôt. La volonté, les prédications, ne peuvent rien contre l’inadéquation des moyens et des objectifs. Pendant ce temps, l’Armée Rouge gagne du temps, s’accroche et se donne le temps et les moyens de reprendre l’avantage.
Ce sera la terrible bataille à l’intérieur de la ville, que les Allemands sont à deux doigts de remporter, puis la contre-offensive soviétique qui pulvérise les flancs de la 6. Armee, l’échec de la tentative de secours allemande puis la fin apocalyptique des unités allemandes qui préfigure ce que sera la fin du III. Reich en 1945.
En conclusion, ce numéro rappelle l’importance de cette victoire soviétique. Si l’hiver 1941/1942 marque la premier recul militaire allemand, Stalingrad marque la première bataille d’encerclement et d’anéantissement réussie contre les Allemands. Il reste encore loin à l’Armée Rouge avant de battre la Wehrmacht à l’Est. Mais c’est plus qu’un simple coup d’arrêt qui est donné sur les bords de la Volga.
Très classique, ce numéro procure une très bonne synthèse agréable à parcourir sur l’offensive allemande de 1942 et la bataille de Stalingrad qui convient aux amateurs à la fois débutants et vétérans.
Ceux qui maîtrisent l’Anglais peuvent se reporter sur la trilogie (quatre épais volumes en fait) de David GLANTZ pour connaître le détail des combats au jour le jour. Pour les amateurs éclairés et soucieux de se plonger dans les détails, les différents ouvrages parus chez University Press of Kansas sont indispensables. Mais leur lecture est assez rugueuse…
La synthèse fournie par Jean LOPEZ est très accessible, à la fois parce qu’elle est en Français et qu’elle se lit très bien.
L’ouvrage de François de LANNOY publié chez Heimdal commence à dater, surtout sur la forme, même s’il se lit très bien. Ce numéro hors-série le remplace néanmoins avantageusement.
Sommaire :
- L’état des lieux
- Un ouragan en été
- L’enlisement de l’automne
- Un siège en hiver
Boutique :
www.3945km.com – Des origines aux conséquences de la Seconde Guerre mondiale, un siècle d’histoire militaire planétaire !