Ce numéro de Normandie 1944 Magazine des Editions Heimdal contient deux évocations particulièrement fort des soldats morts au combat au Normandie à travers deux articles. Le premier, court de deux pages, part d’une tombe dans un cimetière militaire britannique à Sainte-Marie-du-Havre pour évoquer un soldat du No. 45 Royal Marines Commando qui disparaît quand la péniche dans laquelle il se trouve à l’aube du 6 juin 1944 est touchée par un canon antichar allemand positionné à La Brèche sur Sword Beach. Son corps dérive et n’est retrouvé que plusieurs jours plus tard près du Havre. Le second se penche les images pieuses allemandes imprimées en souvenir d’un soldat mort. Cette tradition germanique très ancrée au cours des guerres mondiales permet de donner un nom, un visage et une existence à ces hommes tombés dans les combats. L’article s’attarde plus particulièrement sur quelques exemples de soldats morts dans les combats dans le Cotentin face aux Américains. Les reproductions des images sont accompagnées des cartes des combats issues des historiques officiels américains et déjà publiés à de nombreuses reprises aux Editions Heimdal.
Dans le thème du travail de mémoire, il faut noter l’article présentant le parcours et les projet de l’association Odon-Côte 112.
La seconde partie de l’étude sur l’engagement des Sherman Crab au sein de la 79th Armoured Division lors de la bataille de Normandie à l’été 1944 couvre la conquête de la station radar allemande de Douvres-la-Délivrande, l’opération Epsom, l’opération Totalize, l’opération Tractable (pour laquelle est évoquée le bombardement par erreur des lignes de la 3rd Canadian Infantry Division) et pour finir l’opération Astonia et la conquête du Havre. Cette version spécialisée conçue par les Britanniques du M4 Medium Tank Sherman américain comprend un dispositif permettant de déclencher les mines positionnées devant le char grâce à un système de chaînes qui fouettent le sol en tournant autour d’un cylindre placé à l’horizontal. Le texte inspiré du récit d’un vétéran de l’unité fait découvrir la vie quotidienne des hommes plutôt que les combats proprement dits et montre que le quotidien des soldats alliés n’est pas de tout repos, même si moins miséreux que celle de leurs adversaires, en témoigne l’épisode du petit déjeuner partagé avec un jeune prisonnier allemand. La première partie est publiée dans Normandie 1944 Magazine n°24.
Le troisième article est également la seconde partie d’une étude consacrée à l’engagement du Hawker Typhoon en Normandie. Il revient notamment sur le bombardement du quartier-général de la Panzergruppe West à La Caine le 10 juin 1944. L’opération met en oeuvre quatre squadrons de Hawker Typhoon et quatre squadron de North American B-25 Mitchell protégés par une escorte de quatre squadrons de Supermarine Spitfire. L’état-major allemand est décapité. Son chef Leo GEYR von SCHWEPPENBURG est grièvement blessé, son chef d’état-major Sigismund-Helmut Ritter und Edler von DAWANS est tué ainsi que plusieurs autres officiers. Cette action ciblée désorganise la chaîne de commandement des divisions blindées allemandes qui tentent alors de monter une offensive de grande envergure pour repousser les Alliés jusqu’à la côte. Les instances de commandement de la Panzergruppe West ne peuvent réellement reprendre du service avant deux semaines. L’article s’intéresse ensuite plus particulièrement sur les roquettes utilisées par les Hawker Typhoon et sur le terrain d’aviation codé B-10 à Plumetot. Très intéressant, l’article sur conclue sur la mise en place d’appareils de prise de vue afin d’estimer le résultat des tires immédiatement au retour des missions. La première partie est publiée également dans Normandie 1944 Magazine n°24.
Suit ensuite un reportage photographique accompagné d’un court texte de présentation à propos de la présence à Pont-Erambourg par la 50th (Northumbrian) Infantry Division dans le cadre des combats pour Condé-sur-Noireau. Quelques photos couleurs contemporaines à l’article permettent de faire le comparatif des lieux à plus de soixante-dix ans d’intervalle.
Le volet allemand est consacré à la 116. Panzer-Division et plus particulièrement à l’engagement de son unité de reconnaissance. C’est l’occasion de découvrir l’origine de l’emblème de cette unité, des combats de la steppe kalmouke, certains engins en dotation (SdKfz 234/1, SdKfz 234/3). Des très beaux profils couleurs en 3D d’un SdKfz 250/1 et d’un SdKfz 250/9 accompagnent le texte ainsi qu’un organigramme véhicule par véhicule de la Panzer-Aufklärungs-Abteilung 116. Le 6 juin 1944, l’unité est en alerte, met c’est finalement les engins de reconnaissance de la 12. SS-Panzer-Division Hitlerjugend qui sont chargés d’aller reconnaître la zone des combats. Ce n’est que fin juillet que la division fait mouvement vers le front normand. Les combats du Mont-Robin, de Folligny et les patrouilles face à l’avance de la 3rd US Armored Division sont évoqués. Ici aussi, le texte s’appuie largement sur des témoignages de vétérans et donne une vision intimiste des combats. Le travail d’identification iconographique est aussi parfait. Il permet de donner une identité à des clichés d’époque qu’ils soient allemands ou américains. Un court article revient sur les éléments apportés dans les années 70 par le chef de la division, Gerhard von SCHWERIN, qui indique que la 116. Panzer-Division aurait été volontairement conservée en réserve pour être utilisée suite à l’attentat du 20 juillet 1944 contre Adolf HITLER. S’il apparaît certain que quelques membres du complot souhaitaient s’assurer du soutien d’unités fiables, il n’est pas démontré que ce soit le motif principal pour avoir laissé ainsi une division blindée l’arme au pied un mois et demi après le Débarquement allié en Normandie. Le témoignage apporté à Georges BERNAGE dans le cadre de la publication de Panzers en Normandie est donc fortement sujet à caution. L’interrogation qui clôture l’article porte en elle-même la réponse…
Sommaire :
Nicolas BUCOURT, Un visage sur une tombe, le Marine Frank Whitaker, in Normandie 1944 Magazine n°26 (Heimdal, 2018)
Nicolas NAVARRO, Des Crabes à la tête de taureau (2ème partie), in Normandie 1944 Magazine n°26 (Heimdal, 2018) : article de quatorze pages relatant les combats d’un vétéran de la 79th Armoured Division en Normandie sur Sherman CRAB et qui participe aux opérations contre la station de Douvres-la-Délivrande, Epsom, Charnwood sur Caen, Goodwood, Totalize, Tractable puis l’assaut sur Le Havre – Photos.
François ROBINARD, Tank Killer in Normandy, le Typhoon (2ème partie), in Normandie 1944 Magazine n°26 (Heimdal, 2018) : article de quatorze pages sur l’utilisation du Hawker Typhoon en Normandie, en particulier lors du bombardement à La Caine du quartier-général de la Panzergruppe West de Leo GEYR von SCHWEPPENBURG et le terrain d’aviation avancé B-10 de Plumetot – Photos, profils couleurs, reproductions couleurs d’objets d’époque.
Stéphane JACQUET, Pont-Erambourg, 18 août 1944, la 50th Infantry division traverse le Noireau, Then and Now, in Normandie 1944 Magazine n°26 (Heimdal, 2018) : article de quinze pages sur la traversée du Noireau à Pont-Eramburg par la 50th (Northumbiran) Infantry Division permettant de perturber le repli allemand vers la Poche de Falaise/Trun/Chambois des unités allemandes engagées dans l’opération Lüttich – Photos.
Georges BERNAGE, Sterbebilder en Normandie, in Normandie 1944 Magazine n°26 (Heimdal, 2018)
Frédéric DEPRUN, Der Windhund en Normandie, Panzer-Aufklärungs-Abteilung 116 Der blaue Kakadu (1ère partie), in Normandie 1944 Magazine n°26 (Heimdal, 2018) : article de trente pages sur l’unité de reconnaissance de la 116. Panzer-Division comprenant l’explication de l’origine de l’insigne divisionnaire adopté au temps de la 16. Infanterie-Division (mot.), la reformation de l’unité avec des SdKfz 234/1 et SdKfz 234/3, la montée vers le front de Normandie, les combats au Mont-Robin, face à la percée américaine de l’opération Cobra aux environs de Saint-Hilaire-du-Harcouët et de Brecey – Photos, reproductions couleurs d’objets d’époque, cartes.
Georges BERNAGE, Le général von Schwerin, vrai ou faux résistant ?, in Normandie 1944 Magazine n°26 (Heimdal, 2018) : article de cinq pages sur Gerhard von SCHWERIN et son rôle supposé dans la résistance allemande et le complot du 20 juillet 1944 qui aurait prévu l’utilisation de sa 116. Panzer-Division – Photos, reproductions couleurs d’objets d’époque.
Boutique :
www.3945km.com – Des origines aux conséquences de la Seconde Guerre mondiale, un siècle d’histoire militaire planétaire !