Aérojournal n°58 (Caraktère, 2017)

L’aviation militaire prend son envol au cours de la Première Guerre mondiale. Les attaques au sol restent rares et en tout cas, la puissance de feu déversée est limitée. Le bombardement de zones d’habitation au-delà de la zone principale des combats est réservé à quelques dirigeables ou canons à longue portée, plus symboliques qu’autre chose. La guerre civile espagnole laisse entrevoir le destin qui pourrait être réservé aux grands centres urbains lors d’un prochain conflit de grande ampleur. Et c’est effectivement le cas lors de la Seconde Guerre mondiale. Le III. Reich est le premier à l’initiative de bombardements aériens sur des populations civiles dans un but de terroriser et non militaire. C’est le cas en Pologne en septembre 1939, à l’Ouest en mai et juin 1940 (sur Rotterdam par exemple), lors de la bataille d’Angleterre, dans les Balkans au printemps 1940. Compte tenu des limitations du complexe militaro-industriel nazi, les bombardiers perdent progressivement leur place dans l’arsenal aérien de la Luftwaffe et il faut attendre les fusées V1 et V2 pour voir le III. Reich se doter à nouveau d’une capacité de frapper les centres urbains adverses.

Les Alliés vont répondre à ces agressions initiales et théoriser ces bombardements massifs que ce soit sur l’Allemagne ou sur le Japon en déployant un arsenal impressionnant, des munitions spécifique et des doctrines d’emploi cherchant à faire le plus de victimes possibles.

Contrairement aux espérances alliées, la destruction des centres urbains allemands ne provoque pas la capitulation du III. Reich. Le résultat obtenu est indirect avec le détournement de moyens industriels et humains importants qui auraient pu être utilisés directement sur la ligne de front. La défense de l’espace aérien du III. Reich finit d’asphyxier la Luftwaffe qui est obligée de laisser les forces aériennes alliées et soviétiques prendre le contrôle des airs au-dessus des champs de bataille. Seuls les largages des bombes atomiques sur le Japon permet de faire plier ce pays et de l’amener à capituler.

Le dossier principal de ce numéro se penche donc sur les bombardements alliés sur Berlin. Il décrit précisément l’évolution de la doctrine alliée et les moyens mis en oeuvre ainsi que les moyens de protection déployés par les Allemands.

Très original, l’historique des forces aériennes de Thaïlande jusqu’en 1945 permet de découvrir la modernité de ce pays et la géopolitique de l’époque de l’Asie dominée alors par les colonies et sous la menace d’un Japon en pleine expansion.

Côté aéronef, ce numéro propose une étude du Heinkel He 219 Uhu qui devient malgré lui un chasseur de nuit et une sur le Bloch 81 (premier avion conçu spécifiquement pour l’évacuation sanitaire).

Côté unité, ce numéro se penche sur le 382nd US Fighter Squadron opérant sur le North American P-51 Mustang, notamment en préparation du Débarquement, lors de la bataille de Normandie et au-dessus de la France en 1944.

Les premières pages du magazine sont consacrées à l’actualité de l’aviation contemporaine avec un zoom sur l’opposition naissante entre pilotes de chasse et drones…

Sommaire :

Laurent LAGNEAU, En 2016, l’Armée de l’air a assuré plus de 4000 missions aériennes au titre des opérations extérieures, in Aérojournal n°59 (Caraktère, 2017)
Laurent TIRONE, Intelligence artificielle versus pilotes de chasse, la guerre est déclarée !, in Aérojournal n°59 (Caraktère, 2017)
Laurent TIRONE, Quick Reaction Alert, faire face aux agressions aériennes, in Aérojournal n°59 (Caraktère, 2017)
Yannis KADARI & Yann MAHE, Royal Thai Air Force, aérorama Thaïlande, in Aérojournal n°59 (Caraktère, 2017)
Yannis KADARI, Berlin, peur sur la ville (1), in Aérojournal n°59 (Caraktère, 2017)
Christian-Jacques EHRENGARDT, Le Heinkel He 219 Uhu, un grand-duc pas si chouette, in Aérojournal n°59 (Caraktère, 2017)
Philippe RICCO, Le Bloch 81, premier avion evasan, in Aérojournal n°59 (Caraktère, 2017)
Grégory PONS, Sept mois de chasse, le 382nd Fighter Squadron en Europe, in Aérojournal n°59 (Caraktère, 2017)