Dans ce numéro hors-série du magazine 2e Guerre Mondiale, Benoît RONDEAU (voir son interview à l’occasion de la parution de son livre Invasion ! Le Débarquement vécu par les Allemands) revient sur la bataille de Caen qui constitue l’ultime affrontement personnifié entre MONTGOMERY côté Alliés et ROMMEL côté Allemands. Les textes procurent une véritable analyse des événements en offrant des perspectives de réflexion aux lecteurs ne se contentant pas d’égrainer des dates et des faits.
Le fait de ne pas s’emparer de Caen dès le 6 juin 1944 au soir contrarie de facto les plans alliés pour l’exploitation du Débarquement. Seule l’incapacité des Allemands à mener rapidement une contre-offensive décisive permet aux Alliés de se retrouver bloqués dans leur tête de pont voire repousser à la mer. Dès lors, la guerre d’attrition qui s’engage ne peut tourner qu’en faveur des Alliés et sceller ainsi la bataille de Normandie.
Les premières pages expliquent les raisons et les facteurs qui font que les Britanniques laissent passer l’occasion de prendre Caen alors que les opérations de Débarquement se sont plutôt très bien passées. Les causes sont à la fois propres aux Britanniques mais également la conséquence indirecte des réactions allemandes tout au long de cette journée.
Les jours suivants ne permettent pas non aux Britanniques et aux Canadiens de passer alors que les renforts allemands arrivent progressivement et se positionnent. Les différentes tentatives alliées permettent surtout aux Allemands d’être obligés de lancer dans la bagarre leurs unités dès qu’elles arrivent sur le front sans pouvoir mettre en oeuvre une opération coordonnée. Si les Alliés peuvent déployer leurs grandes unités de façon constituée, l’unité de base devient vite le Kampfgruppe (groupe de combat ad hoc formé d’éléments provenant de différentes unités de la même division ou pas sous l’autorité d’un chef qui lui donne généralement son nom à des fins d’identification) pour les Allemands.
En plus d’une analyse très claire de pourquoi les Britanniques ne se sont pas emparés de Caen le 6 juin, ce numéro fournit une analyse très pertinente du duel entre chars alliés et chars allemands sans compter un comparatif entre les armées des deux camps.
Loin de l’image fabriquée après les combats par MONTGOMERY lui-même pour s’attribuer le mérite de la victoire et bâtir l’image d’un stratège infaillible (mais souvent incompris), ce numéro met un peu plus en avant les occasions ratées britanniques en Normandie, ce qui donne plus de poids au rôle majeur joué par les Américains dans la construction de la victoire (voir 2e Guerre Mondiale n°71). L’échec de l’opération Goodwood est ainsi consternant malgré les moyens engagés. Même si les derniers quartiers de Caen sont finalement libérés à cette occasion, les Britanniques montrent encore une fois leur incapacité à percer et à obtenir un gain stratégique direct.
Sommaire :
- Jour J, Montgomery en échec devant Caen, des conséquences sur toute la campagne
- La conquête de Caen, guerre de positions et de chars
- Duels de blindés sur le front de Caen
- Panzergruppe West vs British 2nd Army, deux armées face à face
- Rommel vs Montgomery, qui a gagné la bataille de Caen ?
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[…] en Normandie par Benoît RONDEAU (voir l’excellent 2ème Guerre Mondiale hors-série n°42 rédigé par ce solide connaisseur des deux protagonistes) qui entame également une fresque […]
[…] L’échec de l’avance britannique pour s’emparer de Caen le premier jour et laissant ainsi la possibilité aux Allemands de verrouiller le front pour plusieurs semaines n’est pas véritablement approfondie. Pourtant, c’est un point autour duquel tourne ensuite toute la bataille de Normandie avant de déboucher sur l’opération Cobra. C’est finalement le seul bémol (de taille) des Alliés pour cette journée (cf. 2e Guerre Mondiale hors-série n°42). […]
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