Le Mur de l’Atlantique d’Hitler hier et aujourd’hui (Ysec, 2016)

ysec-2016-forty-george-marriott-leo-forty-simon-mur-atlantique-hitlerCe très beau livre est utile dans toute bibliothèque consacrée aux fortifications côtières allemandes élevées sur le littoral au cours de la Seconde Guerre mondiale, non seulement par son iconographie haute en couleurs, mais surtout par son approche anglo-saxonne qui délaisse un angle de vue parfois trop franco-français.

En effet, l’Atlantikwall est étudié dans sa globalité qui va de la frontière franco-espagnole jusqu’au nord de la Norvège. Comme le souligne le texte de présentation, cet ensemble défensif est unique en son genre : 5000 kilomètres défendus, des moyens colossaux en termes humains et matériels employés.

Avant de rentrer dans le détail des ouvrages, le livre s’attache à replacer cette ligne de défense dans son contexte militaire et stratégique. Il s’attarde également sur sa construction elle-même et surtout sur les travailleurs forcés qui y furent employés à grande échelle. L’impulsion de ROMMEL y a bien entendu sa place mais les auteurs rappellent que les événements n’ont pas permis de trancher quelle aurait été la meilleure tactique à adopter face au débarquement allié. Le rôle de la 21. Panzer-Division placée près de la côte selon les souhaits de ROMMEL a certes empêché les Britanniques de s’emparer de Caen dès le premier jour, mais elle s’est avérée incapable de rejeter seule les Alliés à la mer. Heureusement, les renforts des 12. SS-Panzer-Division “Hitlerjugend” et 130. Panzer-Lehr-Division arrivés rapidement sur les lieux, malgré la totale domination aérienne alliée, permettent de verrouiller Caen pour de longues semaines et d’empêcher une percée significative vers l’intérieur des terres. Au final, c’est le tempo imposé par les Américains et les Alliés qui ne permet pas aux Allemands de monter leur contre-offensive décisive puisque les renforts seront employés pour boucher en permanence les trous.

Pour que le Débarquement fut un échec, il aurait donc fallu que les vagues d’assaut alliées soient décimées sur les plages. Malgré les efforts et les moyens investis, malgré quelques endroits bien défendus, le Mur de l’Atlantique manquait de profondeur et de densité. Pourtant , au regard des vestiges qui restent encore longtemps après, on ne peut qu’être étonné qu’il fut en fait militairement si faible.

Le livre fournit également une très utile liste détaillée des références données aux différents types d’ouvrages défensifs allemands du Mur ainsi que le nombre achevés et en cours de construction au 1er mars 1944. Quelques plans et cartes en couleurs complètent les photos d’hier et celles contemporaines au livre. A noter, en guise de conclusion, une synthèse des opinions des différents belligérants.

Bien entendu, le format ne permet pas de rentrer dans le détail de chaque secteur côtier. Pour cela, il faut se tourner vers des livres plus détaillés (voir par exemple le Guide du Mur de l’Atlantique et des plages du Débarquement également chez Ysec ou le volumineux album mémorial chez Heimdal).

Sommaire :

  • Introduction
  • La construction du mur
  • Rommel entre en scène
  • La France
  • La Belgique
  • Les Pays-Bas
  • Le Danemark et l’Allemagne du nord
  • La Norvège
  • Bilan
  • Bibliographie sélective
  • Sources et remerciements
  • Index

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