Batailles hors-série n°4 (Ysec, 2016)

batailles-hs-004Résumer la transformation de l’Armée Rouge de 1941 à 1945 en moins d’une centaine de pages n’est pas chose aisée. C’est pourtant cet exercice que propose ce quatrième hors-série « nouvelle mouture » du magazine Batailles. Et avec pas mal de brio.

L’étude se divise en cinq parties, une pour chacune des années de guerre sur le « Front de l’Est », de 1941 à 1945 inclus. A l’intérieur de chacune d’elles, un focus est fait sur un ou deux affrontements significatifs. Compte tenu du format, des choix éditoriaux ont été faits. Certains sont classiques (Kharkov au printemps 1942, Koursk en 1943, opération Bagration en 1944 et Berlin en 1945). D’autres sont plus originaux comme Brest-Litovsk et Kline pour 1941 (une résistance jusqu’au-boutiste dans les premiers jours de l’opération Barbarossa et une première victoire en attaque pour stopper puis repousser les Allemands loin de la capitale soviétique). Pour l’année 1942, l’auteur a fait le choix judicieux de prendre pour exemple la réaction soviétique pour contrer la tentative allemande de dégager Stalingrad avec l’opération Wintergewitter.

Même si les pertes allemandes sont très loin des victoires proclamées par la propagande soviétique, la bataille de Koursk apparaît ici comme un véritable échec allemand. Non seulement, la défense englue littéralement l’effet offensif de la Wehrmacht, mais les manœuvres au nord et au sud permettent à l’Armée Rouge de prendre immédiatement l’initiative stratégique. Orel / Koursk / Mious est une réelle victoire soviétique, Koursk un échec irrémédiable pour les Allemands. Le débarquement en Sicile et la nécessité d’envoyer des renforts en Italie n’est qu’une excuse pour rendre moins amer l’échec allemand et minimiser la victoire soviétique.

En conclusion, ce numéro permet de lever un voile quelque peu différent sur l’Armée Rouge et le Front de l’Est en général, assez loin des croyances alimentées par la propagande des deux camps. L’Armée Rouge a très vite montré des qualités opérationnelles indiscutables. Sa victoire n’est donc pas due à sa seule suprématie humaine et matérielle, ni à l’insuffisance des ressources allemandes pour un tel conflit.

Bref, encore une belle démonstration que l’histoire de la Seconde Guerre mondiale est encore loin d’être totalement écrite…

Sommaire :

  • 1941, l’année terrible pour l’Armée Rouge
  • 1942, l’année charnière pour l’Armée Rouge
  • 1943, l’Armée Rouge reprend l’initiative
  • 1944, l’année décisive pour l’Armée Rouge
  • 1945, le triomphe de l’Armée Rouge

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