Premier article, première surprise… Décidément, la défaite de 1940 n’a pas fini de se dévoiler sous de nouveaux jours. En témoigne ce très bon article sur le général WEYGAND quand il est rappelé pour prendre en main le destin de l’armée française quand la première partie de l’offensive allemande à l’Ouest est déjà consommée. Il dévoile le rôle majeur joué par le nouveau commandant en chef au cours des semaines qui précèdent et suivent l’Armistice. Il réhabilite quelque peu le rôle des officiers français, qui tiennent leur rang jusqu’au bout en cherchant à préserver le pays et en donnant du temps au pouvoir politique pour prendre des initiatives. WEYGAND apparaît comme un général lucide, conscient des possibilités qui lui restent et pas encore acquis à l’armistice quand il prend les rennes du commandement. Egalement fort intéressant, le binôme complémentaire qu’il forme avec le général GEORGES, d’un naturel pessimiste mais grand contributeur à la réalisation des choix stratégiques mis en oeuvre. En conclusion, les armées françaises sont loin d’avoir faillies (voir La fin de la campagne de France : Les combats oubliés des Armées du Centre (15 juin-25 juin 1940) ou les excellents numéros du magazine GBM) et il est donc temps de souligner les conséquence de la neutralité belge (voir La déroute française de 1940, la faute aux Belges ?) et de l’abandon particulièrement précoce de l’allié britannique dont l’après-guerre retiendra uniquement, sous l’influence des mémoires churchilliennes, que l’abandon du continent a sauvé la Grande-Bretagne. C’est oublié qu’un débarquement allemand sur les îles britanniques était plus qu’illusoire (voir 39/45 Magazine n°337) si tant est qu’il fut réellement envisagé par HITLER. Cet article met également les pieds dans le plat du réduit breton cher à DE GAULLE (“c’est du romantisme” affirme le général GEORGES encore une fois particulièrement lucide) ou de la fuite du gouvernement en Afrique du Nord qui est déjà impossible à organiser sérieusement mi-juin compte tenu de l’état de la défaite militaire.
Toujours sur les opérations du funeste printemps 1940, un article revient sur la contre-offensive anglo-française d’Arras. Au-delà du déroulement assez connu des combats grâce notamment aux carnet de ROMMEL, cette étude met en avant le manque de préparation né notamment du changement de commandant-en-chef en pleine bataille (WEYGAND souhaite logiquement se rendre compte par lui-même de la situation au Nord, mais sa visite ne lui permet pas de consacrer assez de temps au projet), de l’implication des Français qui empêchent les Britanniques déjà battus d’être finalement encerclés, des conséquences de la non coopération de la RAF avec les troupes terrestres (au contraire de la Luftwaffe qui supporte efficacement et sans question les troupes au sol). Pour analyser les conséquences de la bataille d’Arras, l’article se prolonge sur les combats sur le canal de La Bassée et de Lille. A noter que l’article est un extrait du livre de Hugues WENKIN Rommel en pointe du Blitzkrieg de l’Ardenne à la Manche paru chez Weyrich Editions.
Bataille connue, mais finalement aussi à redécouvrir, celle de Tobrouk à l’été 1941 est également étudiée dans ce numéro avec un focus sur les Australiens.
Enfin deux articles plus généraux abordent d’un côté la puissance américaine et notamment la période entre les deux guerre mondiales et de l’autre l’expérience au front d’Adolf HITLER. Au final, les deux vont influencer la Seconde Guerre mondiale et soulignent encore une fois la filiation des deux guerres civiles européennes du XXème siècle. L’article sur HITLER montre bien le mythe construit par la propagande, mais la réalité du parcours initiatique de celui qui allait devenir Führer quelques années plus tard reste encore difficile à établir clairement. Il est vrai que les récits de ses camarades de front publiés dans les années 30 sont à prendre avec la plus grande des précautions.
Pour terminer en beauté et convaincre que l’Histoire est tortueuse, car basée sur la nature même de l’Homme avec ses forces et ses faiblesses, ce numéro revient sur le scoop de l’année : Otto SKORZENY aurait été retourné par le Mossad pour contrecarrer les projets d’armement égyptiens soutenus par quelques ingénieurs allemands. Au point de se salir lui-même les mains en exécutant lui-même un de ses compatriotes…
Sommaire :
- Les dilemmes du général Weygand, mai 1940, quelles stratégie adopter après les échec initiaux ? (Max SCHIAVON)
- Les secrets d’un géant, Seconde Guerre mondiale, les Etats-Unis étaient-ils invincibles ? (Vincent BERNARD)
- La bataille d’Arras et la fin de la première phase de la campagne (Hugues WENKIN)
- Le soldat Adolf Hitler, mythes et réalités du “caporal autrichien” (Nicolas ANDERBEGANI)
- Tobrouk 1941, un été d’enfer pour les Australiens (Benoît RONDEAU)
- Otto Skorzeny a-t-il travaillé pour le Mossad ? (Marc-Eric PONTOUX)
Profils couleurs :
- A11 Infantry Tank Matilda I “Demon”, Royal Tank Regiment, 1st Army Tank Brigade, France, Arras, 21 mai 1940
- A11 Infantry Tank Matilda I “Grouse”, Royal Tank Regiment, 1st Army Tank Brigade, France, Arras, 21 mai 1940
- A12 Infantry Tank Matilda II “Galahad”, Royal Tank Regiment, 1st Army Tank Brigade, France, Arras, 21 mai 1940
- A12 Infantry Tank Matilda II “Good Luck”, Royal Tank Regiment, 1st Army Tank Brigade, France, Arras, 21 mai 1940
- Light Tank Vickers “T4”, Royal Tank Regiment, 1st Army Tank Brigade, France, Arras, 21 mai 1940
- Bren Carrier Mk. I, Royal Tank Regiment, 1st Army Tank Brigade, France, Arras, 21 mai 1940
- A12 Infantry Tank Matilda II “Gorgonzola”, Royal Tank Regiment, 1st Army Tank Brigade, France, Arras, 21 mai 1940
- A12 Infantry Tank Matilda II “Deliver II T.6923”, 7th Royal Tank Regiment, Lybie, Tobrouk, avril 1941
- M13/40 “Wally” capturé, 6th Australian Infantry Division, Lybie, Tobrouk, hiver 1940/1941
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