Mis à part un article sur les matériels blindés de l’armée japonaise de la seconde décennie du XXIème siècle, tous les articles de ce numéro sont exclusivement consacrés à la Seconde Guerre mondiale.
Le traditionnel « Blindorama » se penche sur l’armée royale égyptienne. Malgré la guerre qui va frapper aux portes de l’Egypte, son action au cours du conflit reste très marginale. C’est donc l’occasion de se pencher quelque peu sur son équipement essentiellement d’origine britannique. L’article est court (deux pages) et donne l’envie d’en savoir plus…
Le dossier principal est consacré à l’unité divisionnaire de reconnaissance de la Panzer-Division. Plus rarement étudiée que les régiments de chars, son rôle est pourtant essentiel pour reconnaître le terrain et le dispositif adverse. Les glorieuses années de la Blitzkrieg sont indissociables des unités de reconnaissance et de leurs véhicules à roues. Quand le vent tourne et que la posture devient quasi exclusivement défensive, l’échelon de reconnaissance divisionnaire continuer de jouer un rôle crucial, mais dans un registre différent. Il s’agit d’interdire un accès ou retarder l’ennemi, mais également pour servir de base de recueil pour recevoir des unités en retraite avec des contraintes particulières dans ce genre de situation en termes d’organisation et de reconnaissance pour éviter tirs fratricides. Espérons que ce dossier en appelle d’autres sur la reconnaissance blindées… Car le sujet est encore vaste, peu connu et prometteur, dans l’attaque et dans la défense ! Cet article peut être fort utilement complété par Trucks & Tanks Magazine hors-série n°7 dédié aux véhicules de reconnaissance de l’Axe.
Très éloignée de la configuration des engagements en Europe, la guerre en Asie et dans le Pacifique a ses exigences et chacun des belligérants s’y adaptent. L’emploi des chars est naturellement totalement différent comme le montrent les quelques exemples d’engagements opérationnels choisis pour illustrer la lutte entre le binôme infanterie/chars alliés et leurs opposants japonais.
Côté batailles, ce numéro étudie trois engagements distincts. Le premier revient sur l’engagement des tankistes de la 12. SS-Panzer-Division “Hitlerjugend” le 11 juin 1944 face à leurs homologues britanniques engagés dans l’opération « Perch » à Mesnil-Patry, qui illustre avec l’affaire de Villers-Bocage l’échec de la tentative d’enveloppement de Caen par l’Ouest. Cet article repose sur des témoignages de vétérans allemands et est écrit par Stephan CAZENAVE, auteur d’un très bon ouvrage sur le SS-Panzer-Regiment 12 en Normandie.
Le second engagement présenté, se situe toujours en Normandie, mais relate cette fois-ci le succès opportuniste de la 11th Armoured Division lors de l’opération « Bluecoat » fin juillet face à des adversaires usés, fragilisés par des semaines de combat, ce qui n’enlève rien la réussite anglaise qui démontre dans le cas présent d’excellentes qualités guerrières et manœuvrières.
Le troisième engagement présenté se situe sur le Front l’Est, un an avant les évènements de Normandie, lors de l’opération Zitadelle pour réduire le saillant de Koursk. De cette bataille, finalement assez mal maîtrisée dans sa totalité par les auteurs et les lecteurs, le grand public connaît l’affrontement « titanesque » du corps blindé SS à Prokhorovka face aux blindés soviétiques, un peu moins celui de la pince Nord qui est vite stoppée et encore moins les combats à l’Est de Bielgorod avec l’Armee-Abteilung Kempf. L’article est une parfaite illustration de l’échec allemand à Koursk. Les moyens sont finalement réduits, même si quelques nouveaux matériels apportent un surcroît de puissance tactique dans les secteurs où ils sont présents. Même si les pertes allemandes sont finalement assez modestes, contrairement à une légende assez tenace dans les décennies après-guerre, et les unités soviétiques maltraitées, il est impossible pour les Allemands de vaincre. L’adversaire est tout simplement trop nombreux, le gâteau trop gros pour être avalé avec les effectifs concentrés. L’arrêt de l’offensive permet de limiter les pertes, mais du coup donne le signal de l’offensive à l’Armée Rouge qui a devant elle une armée encore puissante, mais incapable désormais d’emporter la décision et surtout sans réserve majeure…
Enfin, ce numéro rappelle que les Hongrois furent les alliés des Allemands et qu’à ce titre ils bénéficièrent d’une aide faible même si symbolique à travers le don de quelques blindés modernes, notamment des Panzer VI Ausf. E Tiger. Ces quelques chars sont en fait d’occasion et leur potentiel de combat va vite diminuer compte tenu des combats et du manque de maintenance. Mais comme sur le reste du Front de l’Est, ils ont efficacement servi de môles de résistance, ce qui démontre que ce char lourd était bien adapté à ce théâtre d’opérations, même utilisé dans des conditions non optimales.
En conclusion, encore un bon numéro, cependant très tourné « Panzer », d’un format toujours aussi plaisant à lire et à regarder.
Sommaire :
- Blindorama Egypte, 1936-1945 (Yann MAHE)
- Le matériel moderne de l’armée japonaise, faire face aux agressions extérieures (Laurent TIRONE)
- Les Tiger de la Honved, les chars lourds de l’armée hongroise au combat (Kristian BENE)
- « Bunker Busters » ! Tankistes alliés et fortifications japonaises (Luc VANGANSBEKE)
- Combats de chars au Mesnil-Patry, avec la 8. Panzer-Kompanie de la « Hitlerjugend », 11 juin 1944 (Stephan CAZENAVE)
- Le pont du taureau, la folle charge du lieutenant Powle (Hugues WENKIN)
- En pointe des Panzer, les missions de la Panzer-Aufklärungs-Abteilung de la division blindée (Pierre PETIT)
- Melikhovo, 5-8 juillet 1943, Kempf cherche la clé des flancs (Vincent BERNARD)
Profils couleurs :
- Ford 01 V8, Armée royale égyptienne, Frontier Force, Egypte, Siwa, décembre 1936
- Vickers Light Tank Mk. VIb, Armée royale égyptienne, Egyptian Mobile Force, Egypte, Mersa Matrouth, septembre 1939
- Bedford MWD, Armée royale égyptienne, Egyptian Mobile Force, Egypte, Solloum, septembre 1939
- Vickers Medium Tank Mk. IIA, Armée royale égyptienne, Frontier Force, Egypte, Siwa, juillet 1940
- Panzer VI Ausf. E « 214 », 2ème Division Blindée hongroise, URSS, Ottynia, juillet 1944
- Panzer VI Ausf. E « 115 », schwere Panzer-Abteilung 503, URSS, Nadvima, mai 1944
- Infantry Tank Matilda Frog « T82145 », 1st Australian Army Tank Battalion, Bornéo, juin 1945
- Panzer IV Ausf. H “837”, 12. SS-Panzer-Division, Normandie, Mesnil-Patry, juin 1944
- Humber Scout Car Mk. II, 11th Armoured Division, France, Souleuvre, juillet 1944
- T17E1 Staghound, 11th Armoured Division, France, Souleuvre, juillet 1944
- SdKfz 232 6-Rad, 3. Panzer-Division, Allemagne Neuruppin, mai 1936
- SdKfz 223 Ausf. A, 11. SS-Freiwilligen-Panzer-Grenadier-Division, Allemagne, Berlin, avril 1945
- SdKfz 232 8-Rad, 21. Panzer-Division, Lybie, Tobrouk, septembre 1941
- SdKfz 234/4, Panzer-Division Clausewitz, Allemagne, Uelzen, avril 1945
- SdKfz 250/9 « 146 », 24. Panzer-Division, Roumanie, Iasi, juin 1944
- SdKfz 231 8-Rad, 9. Panzer-Division, URSS, Mechevaïa, septembre 1943
- Panzerfeldhaubitze 18M Hummel, 7. Panzer-Division, URSS, Solomino, juillet 1943
- BM-13 Katioucha, 7ème Armée de la Garde soviétique, URSS, Melikhovo, juillet 1943
- Panzer VI Ausf. E « 321 », schwere Panzer-Abteilung 503, URSS, Solomino, juillet 1943
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