Champs de bataille thématique n°41 (Conflits & Stratégie, 2015)

Champs de bataille HS 041

Le théâtre des opérations est tel que de très nombreuses facettes de la Seconde Guerre mondiale ne sont pas connu du grand public. C’est particulièrement le cas de ce numéro thématique du magazine Champs de bataille qui s’intéresse aux combats dans les pays baltes lors de l’effondrement du “Front de l’Est” à l’été 1944. Pour de nombreux amateurs du conflit, la guerre à l’Est au moment où se déroule le Débarquement en Normandie se résume à l’opération Bagration face au Heeresgruppe Mitte (Groupe d’armées “Centre”) et à quelques poches allemandes comme celle Korsun / Tscherkassy par exemple. En se concentrant sur les combats en Estonie puis en Courlande, ce numéro prouve à quel point l’armée allemande à l’Est passe à ce moment-là tout près de l’anéantissement, sachant qu’au sud du front, la situation est également dramatique.

Au début de l’année, comme partout ailleurs sur le Front de l’Est, la Wehrmacht est rejetée loin des lignes atteintes en 1941, et en particulier de Leningrad dont le siège est enfin totalement levé. Au début du printemps, malgré les revers et les replis, la ligne de défense allemande reste cohérente. Il s’ensuit les combats difficiles autour de Narva qui doit être finalement évacué fin juillet. Si le nord du front tient, le sud vole totalement en éclat avec le succès de l’opération Bagration en juin et juillet. Les points soviétiques se lancent notamment en direction de Riga et menacent d’encercler tout le Heeresgruppe Nord par le Sud…

L’Armée Rouge rate pourtant la victoire totale. Même s’il ne rétablira finalement jamais un lien terrestre durable avec le reste du front, le Heeresgruppe Nord parvient à ménager un étroit corridor autour de Riga et à faire passer ses unités en Courlande qui deviendra la poche du même nom. De là, plusieurs unités pourront ensuite être évacuées pour participer à la défense du Reich, les autres fixant d’importantes unités soviétiques.

Ce relatif succès défensif est dû à plusieurs facteurs :

  • La maîtrise tactique, la flexibilité et l’agilité  des unités allemandes face à l’Armée Rouge qui permet de faire des coups qui mis bout à bout ralentissent puis stoppent l’offensive adversaire malgré une supériorité humaine et matérielle totale,
  • Des chefs soviétiques pas au niveau des exigences du combat moderne qui malgré un art opérationnel remarquable gaspillent inutilement des ressources et manquent d’initiative aux moments cruciaux,
  • La présence d’unités allemandes relativement épargnées dans les mois précédents sur ce secteur du front, dotées de matériels de qualité et d’un mordant élevé malgré le contexte stratégique et la défaite finale qui se profile à l’horizon.

Le fil conducteur de l’étude suit le parcours du III. SS-Panzer-Korps qui est de tous les combats du Heeresgruppe Nord au cour de l’année 1944. Le noyau de ce troisième corps d’armée blindé SS (le premier est formé des 1. et 12. SS-Panzer-Division, le second des 9. et 10. SS-Panzer-Division, le quatrième des 3. et 5. SS-Panzer-Division) est constitué de la 11. SS-Panzer-Grenadier-Division “Nordland” composée de volontaires norvégiens, danois, roumains d’origine allemande et des Hollandais de la SS-Freiwilligen-Panzergrenadier-Brigade “Nederland”. D’autres unités de la Heer, l’armée de terre allemande, interviennent également de façon décisive comme la schwere Panzer-Abteilung 502 ou le Panzerverband von STRACHWITZ..

Ce numéro permet de comprendre les moments décisifs des combats du Heeresgruppe Nord de janvier 1944 quand l’Armée Rouge défait définitivement l’étau autour de la capitale des Tsars à janvier 1945 quand le III. SS-Panzer-Korps évacue de Courlande par la Mer Baltique pour rejoindre ensuite la Poméranie. Les opérations elles-mêmes sont très intéressantes, avec du mouvements, des contres et beaucoup de chocs brefs où se distinguent quelques personnalités et quelques unités.

La mise en page et la forme sont conformes aux numéros de la série Champs de bataille : textes accompagnés de larges illustrations, grandes cartes colorées, ordres de bataille et profils couleurs. si ces derniers sont très beaux, les cartes et les organigrammes sont malheureusement plus austères malgré la couleurs avec une utilisation exclusive des symboles OTAN pour matérialiser les unités des deux camps. L’origine des photos n’est malheureusement pas précisée, ni celle des quelques illustrations couleurs. Le point de vue adopté est très germano-centré et par définition résumé autour du III. Panzer-Korps.

C’est donc un numéro qui intéressera tous les amateurs de la Guerre à l’Est et qui est l’occasion pour les moins férus de découvrir un aspect assez peu connu dans combats des 1944 en Europe, préludes à l’effondrement final du III. Reich cerné désormais à l’Est, à l’Ouest, au Sud et pilonné par les airs.


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