2ème Guerre Mondiale n°47 (Editions Astrolabe, janvier / février / mars 2013)

2guerremondiale047La revue désormais trimestrielle animée par Nicolas PONTIC fournit un très bon numéro pour le premier trimestre 2013 en faisant une place importante à des aspects peu connus de la Seconde Guerre mondiale.

Avant de revenir aux aspects strictement militaires, il faut noter deux contributions sur l’Occupation allemande  avec d’un côté la politique des otages mise en oeuvre par la Wehrmacht à partir de septembre 1941 et reprise à leur compte par les SS quand ils prennent le contrôle du maintien de l’ordre en France en juin 1942, et de l’autre le rôle des « Justes » en France. L’occasion d’essayer de rétablir une vérité historique équilibrée en dehors des modes qui valorisent un aspect ou un autre. Nicolas PONTIC a le courage de rappeler dans son éditorial « qu’après des années d’historiographie positive où, par exemple, tous les Français étaient Résistants pendant la guerre, la tendance s’est infléchie et est passée à l’excès inverse ».

Côté opérations militaires, le numéro 47 de 2ème Guerre mondiale s’intéresse aux bataillons de chars lourds allemands équippés de PzKpfw VI « Tiger » et « Königstiger ». L’étude se compose de trois parties : un rappel historique du char lourd et de son ultime développement, l’analyse chronologique de la schwere Panzer-Abteilung 501 de ses premiers combats en Afrique à son engagement et à son anéantissement sur le Front de l’Est à l’été 1944 et enfin les combats de Sandomierz sur la Vistule en août 1944 et de Kielce en janvier 1945 où les chars lourds sont débordés et incapables de reprendre l’ascendant sur la déferlante de l’Armée Rouge. Globalement, cette étude montre les limites du concept opérationnel du Tiger et de son emploi dans des bataillons indépendants. La conclusion du troisième article soulève à ce titre des questions intéressantes. Malheureusement, si le concept de l’étude est excellent (l’engin et quelques exemples opérationnels), l’étude en elle-même mériterait d’être beaucoup plus développée. A noter quelques très beaux profils couleurs de Thierry VALLET en pleine page A4.

Après les combats de Sandomierz et de Kielce assez peu étudiés, la revue revient sur un autre épisode méconnu de la guerre, cette fois-ci à l’Ouest dans les derniers jours de la guerre où une task-force de la 4th US Armored Division se fait massacrer à Hammelburg par quelques unités éparses allemandes fin mars 1945…

En complément, la revue revient sur le mythe de la bombe atomique japonaise, Sir Auchinleck et l’uniforme de un officier de l’arme blindée roumaine.

Enfin, dans sa rubrique « écrire l’histoire », Benoît RONDEAU évoque la difficulté de remettre en cause des thèses historiques solidement établies sans pour autant tomber dans le piège du faux scoop, de l’omission ou du négationnisme. Vaste débat intellectuel, fort intéressant au demeurant !

Voir aussi : En librairie ! Hongrie 1944-45, le dernier coup de griffe des panzerEn kiosque ! Guide historique des unités lourdes de la Panzerwaffe, Batailles & Blindés Hors Série n°14 et 162ème Guerre Mondiale n°45 (juillet / août / septembre 2012)

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3 réflexions sur « 2ème Guerre Mondiale n°47 (Editions Astrolabe, janvier / février / mars 2013) »

  1. Bonjour,

    Auteur du dossier du numéro et de l’article sur le raid d’Hammelburg, je vous remercie pour votre commentaire.
    La limite du dossier réside effectivement dans la non-étude systématique : il faudrait faire dans l’idéal une comparaison entre tous les bataillons de Tigres. Faute de place, j’ai choisi un bataillon, le 501, qui me permettait de développer quelques arguments. Evidemment il en reste bien d’autres à examiner.
    Quant au raid sur Hammelburg, c’est aussi, en effet, un épisode peu connu.

    Cordialement.

    1. Bonjour,
      Effectivement, il est difficile d’être exhaustif et étudier l’intégralité des engagements n’aurait pas beaucoup de sens non plus. La valeur ajoutée de votre étude tient réellement dans cette mise en perspective. Les exemples sont bien choisis… et cela donne envie d’aller plus loin ! Mais c’est vrai qu’il serait difficile de consacrer plus de pages dans un seul magazine, sauf un hors série. Un autre élément qui me parait intéressant à approfondir serait l’efficacité du concept de char lourd quand il est endivisionné comme au premier semestre 1943 et quand il est organisé en bataillons autonomes à la disposition d’un commandement de corps d’armée ou d’armée.
      Au-delà du concept d’emploi général, l’étude montre aussi qu’il y a des différences de résultats liées au type de commandement et dans les ordres donnés au niveau tactique.
      Cette dimension transparait aussi dans l’article sur le raid de Hammelburg. Le facteur humain est essentiel, quel que soit le niveau de décision et quel que soit le camp…

  2. Rebonjour,

    Etudier l’intégralité des engagements aurait un sens, mais dans le cadre d’un livre (lol). Mais je ne suis pas persuadé que l’on puisse trouver des sources russes pour tous, comme j’ai pu le faire pour les combats de Sandomiercz et de Kielce -au passage, l’apport des sources russes écorne une vision très germanocentrée de l’engagement des Tigres, comme on peut le voir dans l’article.
    Effectivement, insister sur l’endivisionnement et l’organisation indépendante en bataillons lours serait intéressant, pour voir les différences de résultats. De même, l’importance du facteur humain et, in fine, du commandement, apparaît central.

    Bien à vous.

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